Daniella York-Santon se sentait d’humeur changeant ces temps-ci. Le soleil commençait à lui tapper sur la tête et il serait dommage pour que la belle californienne attrape une insolation. Cela faisait plusieurs jours qu’elle était arrivée sur l’île grecque et qu’elle passait ses journées à bronzer à la plage ou au bord de la piscine. Sa peau blanche commençait à laisser voir un joli hâle qui s’associait parfaitement avec ses yeux marron. On pouvait voir ses marques de maillot de bain sur le haut de sa poitrine et dans son dos lorsqu’elle mettait des dos-nu. Bien que Dani n’était pas adepte des traces de bronzage, pour rien au monde elle ferait du naturiste. D’autant plus que même si cette petite île n’était pas envahie de touristes, elle n’était jamais seule au bord de la piscine ou à la mer et il était hors de question pour elle de se montrer dans son plus simple appareil à des étrangers, et même si ce n’était que le haut.
Succombant à la chaleur, notre future styliste avait regagné son bungalow vers dix-sept heures pour se rafraîchir un peu en prenant une bonne douche froide. Certes elle n’avait pas attrapé de coups de soleil mais ses épaules commençaient à lui faire mal puisqu’elle était restée allongée toute l’après-midi sur le dos dans un transat, durant les heures les plus chaudes de la journée. Après avoir pris une bonne douche comme elle désirait tant, Daniella avait appliqué sur sa peau un après-soleil pour ne pas perdre ce joli bronzage et hydrater sa peau avant d’enfiler une mini-jupe Dolce & Gabbana noire avec un mignon petit top blanc Chanel. Ce soir elle n’avait pas envie de passer sa soirée seule. Elle voulait voir de nouvelles têtes car même si elle était ravie de se retrouver sur cette petite île qui lui était inconnue avant d’arriver, croiser toujours les mêmes personnes lui pesait. Au lycée, elle s’était toujours entendue avec beaucoup de monde mais tous avaient pris des chemins différents et il était difficile actuellement d’être amis à nouveau –ou de reparler de leurs années de lycée, avec les personnes qu’elle avait perdu de vue. Daniella était bien différente de la petite peste qu’elle était à ses dix-sept ans. Elle menait une vie des plus ordinaires, bien qu’elle cotôyait une certaine élite désormais puisque son plus grand rêve était de devenir styliste pour les plus grandes marques mais cela s’arrêtait là. Les amis qu’elle s’était faite à Los Angeles menaient eux aussi une vie normale et cela lui allait parfaitement. Elle n’aimait pas les personnes qui se prenaient la tête pour un rien. Daniella avait grandi dans sa tête, elle avait apprit les valeurs de vie en quittant le cocon familial et elle suivait sa route comme une grande. Elle n’avait plus besoin de faire des « coups bas » comme elle faisait si souvent au lycée pour obtenir quelque chose, ni de colporter des rumeurs.
En repensant à tout ça, dans son bungalow, Daniella eut un petit frisson dans le dos. Elle avait vraiment mené la vie dure à certaines personnes et ce qu’elle espérait le plus ce qu’elle ne croiserait pas quelqu’un qui lui en voudrait encore et qui lui rendrait à son tour la vie impossible, et surtout pas en vacances. Car en effet, cela faisait très longtemps que la jeune californienne n’avait pas pris de vacances. À chaque fois, durant l’été, qu’elle avait du temps libre ou qu’elle ne restait pas avec ses amis à LA, elle prenait l’avion pour voir ses amis d’enfance ou sa famille à New York et à Londres. Elle passait son temps à raconter sa vie, à écouter celle des autres et elle devait déjà repartir pour préparer sa rentrée. Désormais en quatrième année –diplôme qu’elle avait eu, Daniella s’était accordée du temps pour elle mais avant d’arriver sur l’île de Santorin, elle s’était arrêtée à Londres pour voir ses parents car après la Grèce, elle devra repartir directement à Los Angeles pour préparer sa cinquième année, déjà.
Après s’être habillée, elle prépara dans un petit sac de soirée Marc Jacob quelques affaires qui lui seraient utiles. Elle chaussa une paire d’escarpins blancs Jimmy Choo et s’attala à sa tâche préférée : le maquillage. Bien qu’elle n’était pas une adepte des couches de fond de teint et de mascara, elle aimait que sa peau rende bien à la limite même si elle n’avait aucune imperfection sur le visage. Daniella mit une légère touche de fond de teint pour que son visage soit de la même couleur que son coup et que ses épaules bronzées, appliqua du gloss sur ses lèvres et du blush pour rehausser ses pommettes. Une fois prête, elle quitta son bungalow et partit en direction du petit village pour prendre un petit apéritif au King Fruity après son dîner. Il était aux environs de vingt-et-une heure lorsqu’elle commanda une tequila Sunrise dans le bar spécialisé pour les cocktails et elle retrouva quelques jeunes femmes qui étaient avec elle au lycée. Elles discutèrent deux bonnes heures avant de se décider à aller au Macarena, la discothèque du village.
Une fois installée dans la discothèque sur de mignons sofas, Daniella commanda cette fois-ci un Monaco pour bien commencer la soirée. L’ambiance était joyeuse et Daniella se sentait bien. Elle n’était pas fatiguée mais plutôt prête à danser jusqu’à l’aube. Alors qu’elle revenait s’asseoir à la table où elle allait retrouver les autres filles, elle crut remarquer une jeune femme qui était également au lycée avec elle. Lynn… Lynn c’était son prénom mais Daniella ne se souvenait plus de son nom de famille… Sûre de l’avoir connue au lycée, elle rebroussa chemin et se dirigea vers elle avant de poser son Monaco sur le bar et de s’adresser à la jeune femme en lui posant amicalement une main sur l’épaule pour que celle-ci sache que quelqu’un lui parle et que cette personne se trouve dans son dos.
« Bonsoir Lynn ! », la salua Daniella avec un grand sourire.
Elle but une petite gorgée de son Monaco et poursuivit :
« C’est Daniella York-Santon ! Nous étions au lycée ensemble, je présume que tu es là car tu as reçu l’invitation des sœurs Winderfield, non ? »